La nuit passa vite. Ce matin là le soleil était au rendez-vous, ce qui rendait la température un peu plus agréable. Mr Pingouin nous prêta tout de même des anoraks, au cas où le temps change. Il nous donna également des sacs remplis de nourriture. Il y en avait assez pour au moins deux semaines. Nous fîmes nos adieux en promettant de revenir au retour. J'espérais leur rapporter un peu de poudre pour les remercier de leur accueil chaleureux.
Nous partîmes donc en fin de matinée, le soleil était déjà haut dans le ciel. Nous avions pris une carte pour trouver la fée. La légende disait qu'elle se trouvait vers l'Est de la banquise. Or, nous étions à l'Ouest. Nous ne devions pas tarder. Pinpin sortit la carte et Citron lui tendit une boussole. Après quelques instants il annonça : « C'est par là. » en montrant du doigt une des directions qui nous entouraient. Je ne voyais que de la neige. De la neige partout. Tout était blanc. Seul le ciel donnait un peu de couleur à ce paysage.
Pinpin s'élança, suivi de près par Citron. Je les suivais tant bien que mal et Tilleul fermait la marche.
Nous courûmes pendant de longues heures avec de très courtes pause. Aussi, je fus soulagée quand le soleil tomba sans penser que la température tomberait aussi. Nous décidâmes de camper là pour la nuit et de repartir dès les premières lueurs de l'aube. J'aidais Tilleul à monter la tente. Citron et Pinpin s'occupait de faire frire les carottes. Une délicieuse odeur montait dans l'air. Au coin du feu, il faisait chaud. En dehors la température tombait largement en dessous de zéro. J'avoue que cela me faisait peur. Je n'ai jamais vraiment aimé le froid glacial. Je me demandais même pourquoi je suis venue ici. Je regrettais. Mais le temps n'était pas à ça, nous devions trouver la fée.
Cette nuit là, j'ai fait des rêves bizarres. Je ne saurais en expliquer complètement le contenu mais je me souviens d'un loup et d'une montagne verte. Enfin plutôt une colline. Derrière cette coline, il y avait une grotte dans mon souvenir. Mais la grotte était tellement sombre que je ne pouvais percevoir l'intérieur.
Lorsque j'expliquai mon rêve à mes compagnons en affirmant que c'était un rêve prémonitoire, ils se moquèrent de moi gentiment.
« Mais enfin Boule de Neige, tu sais très bien que les prémonitions n'existent que dans les histoires. Mr et Mme Pingouin t'ont fait tourner la tête avec leurs contes, m'a dit Tilleul.
- Mmh.. Oui. Peut-être que tu as raison, ai-je répondu peu convaincue. »
La journée passa lentement. Mais nous avions beaucoup avancé. On commençait à voir des reliefs à seulement quelques kilomètres de nous. J'avais envie d'aller jusqu'aux montagnes et de me reposer par la suite mais mes compagnons étaient exténués. Nous nous installâmes donc à une dizaine de kilomètres de ces montagnes. Nous discutâmes peu autour du feu, ils allèrent les uns après les autres dormir.
Je regardai au loin. L'obscurité avait enveloppé tout la banquise dans son manteau. On ne voyait rien. Seulement les étoiles et la lune dans le ciel. Je m'allongeai à côté du feu, une petite couverture sur mon corp, et m'endormis en regardant le ciel.
C'est le soleil qui me réveilla le premier, suivi de peu de Pinpin. Le feu était encore rougeoyant, je n'avais pas eu trop froid cette nuit grâce à lui. Nous l'éteignîmes rapidement, et nous préparâmes à partir. Je coupai quelques carottes et plusieurs pommes pour le voyage. Nous étions bientôt arrivés. Je le sentais.
Une heure après le lever du soleil, nous partîmes en direction des montagnes. Après quelques heures de marche, nous arrivâmes au pied des montagnes, qui ressemblaient plus à de hautes collines. Il y avait beaucoup de petites maisons éparpillées un peu partout. Mais la plupart était regroupées à mi-chemin entre le sommet et le pied de la montagne. Étonnamment, ces montagnes étaient plutôt verdoyantes. Compte tenu de la période de l'année elles auraient dû être recouvertes de neige et de glace. Pourtant, c'était bien l'herbe, les arbres et les fleurs qui prenaient le dessus. C'était un spectacle magnifique. Nous avancions plus lentement, prenant le temps d'observer ce paysage presque magique qui nous entourait. Un raton laveur passait dans le sens inverse.
« Excusez moi, vous êtes d'ici ? demandai-je.
- Oui je vis ici, à La Colline du Dessous, répondit-il en souriant.
- La Colline du Dessous ? Qu'est-ce ? demanda Tilleul étonné.
- Une ville située sur une colline souterraine, La Colline du Dessous porte bien son nom.
- Vraiment ? On dirait de la magie, intervins-je étonnée.
- Eh oui..
- Et ... Comment se fait-il que les collines soient aussi vertes ?
- C'est grâce à Mme DeFouch ! Mme DeFouch est arrivée il y a quelques décennies d'Amérique du sud. Depuis, elle recréé le climat dont elle avait l'habitude là-bas, s'enthousiasma-t-il. »
Mme DeFouch était peut-être la fée. Et si elle ne l'était pas, elle saurait où la trouver.
« Pouvez vous nous guider jusqu'à elle ? demandai-je.
- Bien sur ! Suivez moi. »
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